Jour 2 : SALAMANQUE

En premier lieu, les 49 élèves présents lors de ce voyage le mardi 14 avril 2017ont été divisés en deux groupes distincts. La première partie de la visite commença par un rapide passage par la Plaza Mayor qui nous a ainsi mené vers le Punto Romano où nous attendait une personne pour le moins atypique: un moine. Il nous a alors raconté plusieurs histoires concernant la ville, aidé par une none, qui au contraire de ce dernier, était, elle bien plus posée dans ses propos. La sœur Maria José, durant cette animation au caractère didactique, nous en a appris plus concernant la fameuse  statue du Torro et sur le mythe de Lazaro de Tormes. En nous rappelant que l'histoire de la ville s'étend de l'époque romaine avec l'Empereur Trajan qui fut à l'origine de la construction du pont de près de 300m. Historiquement, les guides nous rappelèrent ainsi que la ville et la France napoléonienne ont une une relation conflictuelle en évoquant rapidement ainsi la Bataille de Salamanque opposant ainsi l'Empire français et la Grande Bretagne. Ceci étant, nos deux guides raccordèrent le contexte présent dans lequel nous étions avec le passé. En somme, durant la semaine sainte, il y a une tradition datant du règne de Felipe II, en l'occurence la « Fiesta de Lunes de Aguas » qui consistait à faire traverser le cours d'eau sous le pont aux prostituées et aux femmes de débauche pour permettre la sacralisation de chacun dans la ville et ainsi éloigner le tentation. Une fois de l'autre côté de la rive, ce sont festivités à base d'ornazo  plat typique, ainsi que d'alcool qui attendait ces femmes et autres convives.

Ensuite, nous nous sommes dirigé vers une rue que nous avions emprunté avant d'arriver au pont. À elle seule elle abrite le mythe de la phrase « Tentenacio » signifiant « Tiens le idiot ». C'est une légende basée sur le saint patron de la ville qui croisa un torro qui fonça sur lui. La phrase surgit comme une interjection et stoppa le torro d'une main, dans cette petite rue escarpée de Salamanque.

Le mardi après-midi nous avons rejoint une guide sur la Plaza Mayor. Chaque ville d’Espagne a sa Plaza Mayor, où se déroulent les marchés et les fêtes. Pour les Espagnols, c’est le lieu incontournable d’une ville où il faut se rendre pour voir les habitants et surtout être vu. Selon notre guide, cette place a la meilleure architecture d’Europe. Elle nous explique aussi que, lors de la Reconquête de l’Espagne, il a fallu repeupler beaucoup de villes comme Salamanque, restées longtemps abandonnées. Sur la Plaza Mayor trône l’hôtel de ville et tout le long de la place, en hauteur, sont situés des médaillons représentants les grandes figures espagnoles, nommé le Pavillon royal. On y trouve des explorateurs comme Christophe Colomb, des professeurs comme Frai Luis de León, des auteurs comme Cervantes ou encore des rois comme le roi Felipe  qui retracent l’histoire de l’Espagne. Comme marque de l’histoire de l’Espagne, on remarque aussi sur les murs de la Plaza Mayor des fleurs de lys, symbole des Bourbons qui ont participé à la Reconquête de l’Espagne. Notre guide nous explique également que se déroulent sur cette place des corridas et que, selon la tradition, le gagnant reçoit la escoba de oro.     



Par la suite nous nous rendons à l’Université de Salamanque. Celle-ci fut créée par Alphonse IX de León  en 1218, ce qui fait d’elle la plus vieille université d’Europe encore active. Par son histoire c’est une université prestigieuse qui fait partie du patrimoine de l’Humanité. Cette université était privée et située dans le quartier juif de Salamanque. Le prestige de cette Université fut à son apogée à l’époque des rois catholiques après la réunification de l’Espagne autour de la religion catholique en 1492, avec par ailleurs la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb la même année. Sur la façade de l’université richement ornée des dessins en relief, la légende raconte que les étudiants qui trouveront la grenouille réussiront leurs examens. Devant l’université, sur une place, se trouve la statue du fameux professeur Frai Luiz de León. Nous avons pu remarquer, au pied de cette statue, l’inscription « Deciamos ayer ». En effet, Frai Luiz de León était connu pour commencer chacun de ses cours par cette introduction qui signifie « Comme nous disions hier ». Selon la légende, après son incarcération de 628 jours pour offense au roi il serait revenu à l’université et aurait recommencé son cours en disant « Deciamos ayer », comme si rien ne s’était passé.


La guide nous mène ensuite à l’intérieur de l’université pour en faire une visite plus approfondie. L’entrée débouche sur un patio, dont les arcs témoignent du style gothique. Nous visitons de salles de classe, où se déroulaient des cours qui n’existent plus aujourd’hui, comme le cours d’éloquence par exemple. On peut aussi observer des cours de langues mortes aujourd’hui comme l’hébreu ou le grec antique. La guide nous explique que chaque enseignement avait sa couleur. Ainsi, un diplômé de droit portait une écharpe rouge, un diplômé de géographie une verte et un diplômé de lettres une bleue. Nous visitons ensuite le lieu où lors d’un affrontement entre José Millán Astray et Miguel de Unamuno. En effet en 1936, à l’auditorium de l’université de Salamanque, après qu’Astray se soit exclamé « Mort aux intellectuels ! Vive aux intellectuels ! » l’écrivain Unamuno lui avait répondu son fameux « Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas ». Nous entrons ensuite dans la salle où Frai Luiz de León a provoqué l’empereur Carlos, ce qui lui value 6 mois de prison. Dans les salles de classe, le professeur se tenait dans la chair. Bien sûr, il n’y avait pas de chauffage et, puisque les murs sont en pierre il faisait très froid. Ainsi en hiver les élèves rentraient 5 minutes avant le début du cours pour piétiner le sol pour réchauffer la salle. Il est important de rappeler qu’au XVIème siècle les femmes n’avaient pas le droit d’aller à l’université et par conséquent, certaines se déguisaient en hommes pour assister aux cours. Cette anecdote nous a permis de comprendre pourquoi nous remarquions des noms de femmes gravés sur les tables alors que l’université était réservée aux hommes. En déambulant dans le patio, nous admirons le plafond peint de motifs géométriques. La guide nous explique qu’ils sont inspirés de motifs arabes puisque les arabes ont grandement enrichi la connaissance des arts et des mathématiques en Espagne. La couleur rouge de ces peintures vient quant à elle d’une tradition. En effet, les nouveaux docteurs diplômés faisaient une fête où 3 taureaux étaient lancés et le dernier était tué pour en récupérer le sang qu’on mélangeait à de l’huile, ce qui faisait une sorte de peinture rouge. Même si ce plafond fut peint avec de la vraie peinture et non pas avec ce mélange, le rouge est le résultat de cette tradition. Toujours dans les traditions, la guide nous a aussi raconté qu’à chaque rentrée il y avait des processions où chaque corps d’études défilait dans sa couleur, soit par exemple les étudiants de médecine en jaune et où le recteur était en noir. Nous entrons ensuite dans une petite chapelle où il y avait auparavant des messes tous les jours pour les étudiants, en plus des messes spéciales de la semaine sainte, de Noël ou lors de mariages. C’est là que se situait le « Ciel de Salamanque », réalisé au XVème siècle par le peintre italien Nicolas Florentino que nous avions pu admirer le matin même. Nous nous approchons ensuite du grand escalier orné de gravures et notre guide nous explique que ces décorations servent en fait à enseigner aux étudiants le chemin de la vie de pèlerin pour qu’ils le suivent. Le premier chemin met en garde les jeunes hommes sur les dangers d’une vie dictée par la pensée par le cœur qui mène aux fêtes et aux prostituées. Ce chemin est le mauvais chemin puisqu’on y voit la grenouille, symbole du péché, et qu’il se termine par l’illustration d’un homme chevauché par une femme, ce qui symbolise le triomphe du péché et du vice sur la raison, et la soumission de l’homme. En revanche, le second chemin montre la voie à suivre aux étudiants puisqu’il représente un homme chevauchant une femme cette fois-ci, et l’homme tue un taureau, symbole de la passion, ce qui représente la victoire de la raison sur la passion. En fait, le bon chemin approche l’homme de Dieu, ce qui correspond à la philosophie du XVIème siècle et mène à la grenouille qui est cette fois symbole de fertilité, mais accompagnée d’un crâne pour toujours mettre en garde contre le vice et péché. Le symbole de la mort était efficace pour encourager les jeunes hommes à être sages car, comme il n’y avait pas d’antibiotiques à l’époque, la maladie était omniprésente et la mort arrivait tôt.


Nous avons ensuite observé la bibliothèque de l’université, qui est la plus grande d’Europe. Elle fut réalisée au XIème siècle par l’architecte Churriguera, qui n’est autre que l’architecte de la Plaza Mayor. Nous voyons par ailleurs dans une autre salle un char de la semaine sainte, de style baroque très chargé qui pèse 2700 kilos avec une colombe blanche de 2 mètres, porté par 90 hommes.

Enfin, la guide nous explique le déroulement des examens à la fin des études à l’Université de Salamanque. Tout d’abord, l’étudiant passe 24h seul dans une salle avec seulement une lampe à l’huile. Il est passe ensuite un examen oral par l’évêque qui représente le grand savoir. S’il réussit il sort par la grande porte. Au contraire, s’il échoue, il sort par la petite porte nommée « puerta de burros » et se fait jeter dessus des tomates et des œufs par les autres étudiants.


Une fois de plus, nous continuons notre périple à travers les rues pour emprunter une voie principale de la ville jusqu'à un croisement où se situe la Casa de las conchas. Elle fut la bâtisse d'un certain Señor Maldonado qui érigea en l'honneur de sa femme un grand nombre de coquilles Saint Jacques sur les murs de la maison en symbole de chasteté entre autre. Aujourd'hui rénovée et devenue bibliothèque publique, cette maison reste un lieu de mystère puisque la légende dit que derrière l'une de ses coquilles se cacherait un trésor en or, de quoi alimenter les spéculations autour de ce lieu emblématique.

Traduction


El martes por la tarde se nous unió una guía en la Plaza Mayor. Cada ciudad de España tiene su Plaza Mayor donde tienen lugar los mercados y las fiestas. Para los españoles, es el lugar inevitable de una ciudad donde los habitantes tienen que ir para ver y sobre todo para ser vistos. Para nuestra guía, esta plaza tiene la mejor arquiitectura de Europa. Ella nos explicó también que durante la Reconquista de España, fue necesario  repoblar muchas ciudades como Salamanca que se mantuvieron mucho tiempo abandonadas. En la Plaza Mayor se encuentra el ayuntamiento y a lo largo de la plaza, en alto hay medallones que representan las grandes personalidades españolas, llamado el pabellon real. Hay exploradores como Cristobal Colón, professores como Fray Luis de León, autores como Cervantes o reyes comme el rey Felipe que reflejan la historia de España. Como marca de la historia de España, observamos también en las paredes de la Plaza Mayor, flores de lis , simbolo de los Borbones que participaron en la Reconquista de España. Nuestra guía nos explica también que hace mucho tiempo tenían lugar en esta plaza corridas y que segùn la tradicion el ganador recibe la escoba de oro.

 

Después, hemos ido a ver la universidad de Salamanca. Fue creada por Alfonso IX de Léon en 1218, entonces es la  universidad más antigua de Europa todavía en actividad. Por su historia es una universidad prestigiosa que forma parte del patrimonio de la Humanidad. Esta universidad era privada et se situaba en el barrio judío de Salamanca. Este edificio de estilo gótico fue construido con un material proximo a la arenisca. El prestigio de esta universidad tuvo su apogeo en la época de los reyes católicos después de la reunificación de España hacia 1492, con el descubrimiento de América por Cristóbal Colón el mismo año. Sobre la fachada de la universidad, hay dibujos en relieve, la leyenda dice que los estudiantes que encuentran una rana van a aprobar sus exámenes. Delante la universidad, en una plaza se sitúa la estatua del famoso professor Fray Luis de León. Hemos podido constatar bajo esta estatua, la inscripción “decíamos ayer”. En efecto, Fray Luis de León era famoso por empezar cada una de sus clases por esta introducción que significa “comme nous disions hier”. Según la leyenda, después de su encarcelamiento de 628 días por ofensas al rey, volvió a clase diciendo “decíamos ayer” como si no hubiera pasado nada.

 

Hemos ido después al interior de la universidad con la guía, para hacer una visita más profunda. La entrada conduce a un patio abierto, donde los arcos son de estilo gótico. Visitamos las aulas, donde habia clases que nos existen ahora como las clases de elocuencia por ejemplo. Podemos observar también que las clases de lenguas muertas  como el hebreo o el griego antiguo no existen tampoco ahora. La guía nos explica que cada facultad tiene su color. Un diplomado de derecho tiene una toga roja, un diplomado de geografía una toga verde y un diplomado de letras una toga azul. Visitamos después el lugar donde hubo un enfrentamiento entre  José Millán Astray y Miguel de Unamuno. En efecto en 1936, al auditorio de la universidad de Salamanca, después de que Astray haya exclamado " ¡ Muerte a los intelectuales! ¡ Muerte a la cultura! " el escritor Unamuno le respondió su famoso " vencerán pero  no convencerán ". Entramos luego en el aula donde Fray Luis de León provocó al emperador Carlos lo que le valió 6 meses de prisión. En las aulas, el profesor estaba en el púlpito. No había calefacción y las paredes eran de piedra y entonces hacía mucho frio. Así en invierno los estudiantes entraban en clase cinco minutos antes del principio de la clase para pisotear el suelo para recalentar el aula.

Vie de famille

Nous étions donc logés dans un appartement au nord-est de la ville, à vingt minutes du lieu de rendez- vous. Nos hôtes, Chelo et Victor, nous ont accueillis très chaleureusement. Nous leur avons offert des petits cadeaux « typiquement » français : des pruneaux pour moi et du foie gras pour Enzo. Nous aurions aimé manger avec eux, mais malheureusement leur cuisine était trop petite pour quatre, nous n’avons donc diné que tous les deux. Le dîner était cependant délicieux. Puis nous sommes allés nous laver puis nous mettre au lit. Soudain, vers neuf heures et demie, nous entendîmes toquer. Plutôt surpris j’ouvris. C’était Victor qui n’arrivait pas à ouvrir le foie gras qu’Enzo lui avait offert ! N’ayant pas l’habitude de ce genre de contenant, il ignorait qu’il fallait tirer sur la languette orange afin de laisser passer l’air pour ouvrir le pot. Et lui qui tirait comme un forcené depuis dix minutes ! Finalement, après quelques minutes d’effort, je parvins enfin à ouvrir le foie gras, il me remercia et repartit tout content.

Au réveil, petit déjeuner rapide, puis nous sommes partis avec Victor rejoindre le lieu de rendez-vous. Sur le trajet (qui durait tout de même quinze, vingt minutes, nous avions le temps de discuter !), j’appris que Victor était fan de foot (Fuerza Real Madrid selon ses propres termes). J’en ai donc discuté avec lui. Selon lui, le championnat anglais est vraiment différent du championnat espagnol. Le jeu anglais est agressif, avec des attaques et des buts rapides ; les espagnols, eux, sont plus dans l’endurance et l’usure de l’adversaire. Je me surprenais à comprendre si facilement l’espagnol et je le pratiquais avec moins de difficultés que je ne l’aurais pensé. Sur le chemin, nous nous arrêtâmes devant une boucherie-charcuterie et Victor nous montra des spécialités espagnoles : le lomo (tiré de l’échine du porc, affiné plusieurs mois et coupé très fin), le chorizo… Puis enfin il nous laissa sur la place et repartit.

Ce fut un réel plaisir de côtoyer ces gens-là et j’espère retomber sur des personnes comme elle lors de mes prochains voyages en Espagne, pourquoi pas !